Dimanche 7 septembre 2025, place des halles à Cholet, 45 personnes s’apprêtent à monter dans le bus de la société Richou pour découvrir (ou redécouvrir) les richesses en architectures et histoires du cœur des Mauges. Et cette sortie a une saveur particulière, puisqu’elle est la 200ème depuis la création du BRAC en 1957. Et c’est donc en toute logique que le choix s’est fait pour cette sortie-conférence sur cette partie de notre territoire, les Mauges. Une terre martyrisée lors des guerres de Vendée, mais également un pays ayant eu la force de se reconstruire…
Le parcours commence sur la commune du Pin-en-Mauges pour aller découvrir l’église Saint-Pavin. Cette église est dédiée au prieur de Saint-Vincent-du-Mans (72), il aurait vécu au VIIème siècle et son tombeau se trouverait à Saint-Pavin-des-Champs (72).
De magnifiques vitraux sont dédiés à Jacques Cathelineau, « le Saint de l’Anjou ». Trois mois, du 13 mars au 29 juin 1793, ont suffi pour faire de Cathelineau un chef de guerre, un héros et un saint. Baptisé le 5 janvier 1759 au Pin, il est décédé le 14 juillet 1793 à Saint-Florent et est inhumé le 2 juillet 1794 au Pin-en-Mauges. Son monument dans l’église est en marbre de carrare, et il fut béni, ainsi que les 15 vitraux, scènes de la guerre de Vendée, en 1896.
« Ces hommes de courage, sans fusils, sans canons,
Défendaient leur bocage, leurs idées, leurs raisons,
Leurs chefs étaient Charette, Stofflet, Cathelineau,
Leur cri c’était la chouette, leur arme c’était la faux. »
En réponse à notre demande, deux bénévoles de l’Association Patrimoine Et Culture (APEC) du Pin-en-Mauges ont fait la présentation de cette église et la description des vitraux. Un grand merci à eux.


Direction la commune de La Jumellière pour visiter le château de La Faultrière. La Jumellière se situe sur la voie romaine Chemillé – Chalonnes. Elle tirerait son nom de deux petites vallées jumelles de l’Oyon et du Jeu. Au XVI° siècle, la châtellenie relevait de Chalonnes. Le 24 janvier 1794, la colonne infernale de Grignon fusilla 8 membres de la municipalité et un grand nombre d’habitants… La musique militaire jouait pendant le massacre..!
La Faultrière est déjà connue en 1452 comme fief de la famille Legay. Le château changea de nombreuses fois de propriétaires. Il fut rénové par l’architecte René Hodé dans le style néogothique angevin au milieu du XIX° siècle. Même sans la tour-donjon disparue, le château reste un imposant témoignage de l’apparition d’une esthétique nouvelle.
Le propriétaire de ce château nous présente le domaine et l’histoire du site, et exceptionnellement nous fait la visite de sa chapelle privée.
L’après-midi se poursuit par la visite du château du Plessis-Raimont sur la commune de Saint- Laurent-de-la-Plaine (commune déléguée de Mauges- sur-Loire).
Saint-Laurent-de-la-Plaine : Laurentius (en latin: couvert de lauriers) serait né en Espagne vers 210. Enfant, il aurait été enlevé des bras de sa mère par le démon qui l’aurait caché sous un olivier. Il fut martyrisé sur un gril et devint le patron des cuisiniers et des… rôtisseurs. Le toponyme est porté par une centaines de communes.
Au bout d’une avenue d’antiques châtaigniers, avec ses douves, son pont dormant encadré de petites tours originales, le château actuel occupe l’emplacement des bâtiments du XVI° siècle, incendiés par les colonnes infernales.
En 1841, A. Garreau le fit reconstruire. Des quatre tourelles d’autrefois, deux ont été conservées. Cette demeure du milieu du XIX° ne manque pas d’élégance et marque bien son époque.
Les propriétaires de ce domaine ont retracé l’historique des bâtiments, ainsi que des familles l’ayant habité. Ce site est identifié dans la base Mérimée du patrimoine architectural avec la référence de la notice IA49004003.


A un kilomètre et demi du bourg, sur la route
de la Pommeraye, se situe la chapelle de Notre-Dame
de Charité. Pendant les années terribles de la Terreur,
les habitants des alentours y venaient souvent en
pèlerinage. Cet « asile du fanatisme » fut détruit par les
révolutionnaires le 29 août 1791. Dans les semaines qui suivirent sa destruction, la Vierge se serait manifestée à plusieurs reprises sur la cime d’un chêne, à côté des ruines de la chapelle.
La chapelle actuelle fut reconstruite entre 1817 et
1820, restaurée puis transformée dans les années 1953-
1955.
La découverte du cœur des Mauges se termine par la visite du manoir de l’Aunay-Gontard, sur la commune de Neuvy-en-Mauges (commune déléguée de Chemillé-en-Anjou).
Deux étangs bordés d’aulnes sont peut-être à l’origine de l’appellation l’Aunay, parfois écrit Launay.
Dans les chroniques, le château apparaît sous le nom de l’Aunay-de-Thunes, en 1522-1524, à cause de Jehan de Thunes qui fut compromis dans une affaire de fausse monnaie avec un orfèvre d’Angers, un aventurier vénitien et un aubergiste. En 1526, ils furent condamnés par contumace à être « bouillis tout vifs » à Angers. La chronique ne dit pas la suite…
En 1574, fils ou petit-fils du précédent, Jacques de Thunes vend le château qui passe par héritages… successions… à Marie Cochon du Goupillon… enfin à Charles Gontard, avocat à Angers.
Le château prend alors le nom de L’Aunay – Gontard et la famille celui de Gontard de Launay. Charles Gontard, brillant avocat, passionné d’astronomie, homme de haute culture sera président de l’Académie d’Angers en 1763. Il fit agrandir le château d’une haute aile à l’est, d’une chapelle à l’ouest et d’immenses communs. « La mort le moissonna dans la fleur de l’âge, à 49 ans. »
Le château échappa à la destruction révolutionnaire, gardé qu’il était par les Vendéens de Jacques Quesson.

En 1825, le château fut vendu aux enchères, acheté par un fermier, avant d’arriver en 1960 dans la famille actuelle.
Les propriétaires nous ont présenté avec passion leur domaine, Madame pour ses jardins, Monsieur pour les architectures et l’histoire du manoir. Ce site est identifié dans la base Mérimée du patrimoine architectural comme monument historique avec une inscription par arrêté du 13 décembre 1972 avec la référence de la notice PA00109225.
La journée de visite se termine avec une collation sous un préau aimablement mis à notre disposition par les propriétaires du manoir.

Un grand merci aux différents intervenants durant cette journée, l’APEC du Pin-en-Mauges, les propriétaires des domaines visités (château de La Faultrière, château du Plessis-Raimont et manoir de l’Aunay-Gontard), le restaurant l’Auberge de l’Arrivée à Chemillé et notre orateur Jean-Paul. Et surtout, un grand bravo à notre chauffeur de car qui nous a menés à bon port sur ces petites routes du BRAC, fort étroites et non prévues pour ce genre de véhicule.